Médiation culturelle

Événement participatif après la présentation de Vodichka, 2018 / Photographe : Julia Mercier

Médiation Culturelle

vivre dans la relation

Qu’est-ce qui se cache derrière ces deux mots, médiation culturelle? Est-ce que cela signifie utiliser la culture pour rapprocher des gens de différents origines et vécus, ou bien est-ce plutôt la pratique consistant à diminuer l’écart entre la culture et les citoyens? En regardant les sites Web des artistes et des organismes culturels du Québec, je conclus que le terme englobe ces deux sens, avec d’autres nuances aussi, dépendamment des préoccupations de chaque artiste ou organisme culturel.

J’aime beaucoup le terme médiation culturelle, si ce n’est que pour sa ressemblance avec le terme médiation interculturelle qui, lui, désigne le processus de médiation entre les différentes cultures. Depuis le début de l’histoire humaine, l’art sert de médiateur, de communicateur, de rassembleur et d’ambassadeur entre les humains. C’est pourquoi il me paraît drôle de devoir faire de la médiation pour rendre l’art plus accessible au public. En même temps, la société est toujours en train de changer. Est-ce possible que notre réalité contemporaine ait éloigné le monde artistique du reste de la société ou, au contraire, sont-ce nos attentes qui ont changé? Réclamons-nous, comme société, un accès universel à l’art alors qu’auparavant certains types d’art étaient réservés à certaines classes sociales? En même temps, on ne peut pas nier que, dans les sociétés québécoise ou canadienne actuelles, peu des gens ont une relation étroite avec la danse.

Événement participatif Nuit Blanche 2020. Les participants étaient invités à créer des jeux d’ombres derrière un rideau blanc en improvisant avec leurs corps et quelques objets, comme des napperons de dentelle.

Mon approche de la médiation culturelle est basée sur la reconnaissance des nombreux rôles que l’art a joués dans les différentes sociétés depuis le début de l’humanité. On ne peut pas réduire la médiation culturelle à une simple recette. Chaque œuvre artistique est un système intelligent qui a une façon d’interagir avec la société et le public. Même pendant que je travaille à construire des ponts entre le monde de l’art et les différentes communautés, je reconnais que l’art, en soi, parle déjà pour lui-même et construit des connexions.

Plus spécifiquement, puisque le corps est au centre de la danse, cette dernière est un moyen idéal d’aider les gens à enrichir leurs relations avec eux-mêmes, avec les autres et avec l’environnement, à travers l’expression créative de leur corps.

La plupart de mes projets artistiques ont un volet de médiation culturelle, mené en parallèle au processus créatif. Puisque je réfléchis mieux quand je partage et que je reçois de la rétroaction, j’intègre des événements participatifs grand public assez tôt dans la création d’une œuvre. Par exemple, pendant la création de Voda-Eau-Water), il y a eu une trentaine de répétitions publiques et d’autres événements participatifs qui nous ont réellement aidés à développer le matériel. Chaque événement participatif a été construit avec sa propre logique selon les besoins exploratoires de l’équipe artistique. Par contre, notre spécialité reste la rétroaction dansante du public.

Parfois, la médiation culturelle est au cœur même du projet, comme dans Autour d’eau. Conçu en partenariat avec le projet Femmes en Action du Centre communautaire de loisir Sainte-Catherine d’Alexandrie, et soutenu par le Conseil des arts du Canada, ce projet m’a permis d’explorer dans un groupe multiculturel la relation que les humains entretiennent avec l’eau. De leur côté, les participantes du projet ont pu s’exprimer et vivre de l’empowerment par le medium de la danse.

Autour d’eau, 2012/Photographe : Chris MacKenzie

En résumé, chaque projet de médiation culturelle est différent et spécialement conçu selon le contexte, les besoins et les défis particuliers. Toutefois, les valeurs fondamentales restent les mêmes :

  • Partenariat : Tous les participants sont des partenaires précieux
  • Partage des savoirs et des pouvoirs : Chaque personne et chaque communauté possède des pouvoirs et une expertise dans un domaine quelconque, mais n’en possède pas dans d’autres. Parfois, notre monde est si absurde que les experts d’un domaine n’ont aucun pouvoir alors que ceux qui ont le pouvoir n’ont aucune expertise. Nos projets de collaboration sont basés sur le principe d’un échange des savoirs et sur une sensibilité aux enjeux de pouvoir.
  • Échange équitable : L’échange doit être ressenti par tous les participants comme équitable. C’est-à-dire que les participants sont satisfaits de leur contribution au projet par rapport à ce qu’ils ou elles en ont retiré.

N’hésitez pas à me contacter si vous avez un projet de médiation culturelle en tête. J’adore concevoir ces projets et les réaliser en partenariat avec différents partenaires et communautés.