Deux interprètes, évoluant dans un paysage sonore électroacoustique, tantôt groovy, tantôt bizarroïde, semblent entretenir un dialogue non verbal.  Les têtes hautaines, mendiantes, détournées. Les yeux qui fixent, évitent, invitent. Les poitrines en recul, bombées, dominantes. Les bras indécis, fermes, pesants. Les mentons qui acquiescent, se font autoritaires, balancent. Les bassins s’imposent, débordent, se cachent. Ces multitudes d’expressions posturales, qui si souvent échappent à l’attention, forment la base du vocabulaire de cette pièce. Une tension ludique se crée par la manifestation de différentes attitudes dans différentes parties du corps, conférant à l’œuvre un immense potentiel expressif. Le corps est par endroit immobile, alors que d’autre part il s’agite. Ici ça parle fort. Là, on se fait timide.

À l’aide de ce vocabulaire de base, nous jouerons à exagérer l’inconfort et la dissimulation, à liquéfier, amplifier, minimiser… pour enfin livrer une performance d’une éloquence originale. Nous accentuons par ce langage chorégraphique l’ambiguïté et l’ambivalence inhérentes à la communication humaine. La communication non verbale construit un squelette propre au medium de  la danse qui permet d’y projeter et d’y trouver ses réalités personnelles, ses propres construits. C’est une invitation ludique à examiner sa relation aux dynamiques de pouvoir, au genre, et autres identités sociales.

 Taquiner, élucider, jouer, ne surtout pas moraliser. Le sens de l’humour de la pièce se trouve dans la transgression des non-dits qui codifient la normativité.

Cette pièce est présentement en création. Nous sommes autant intéressés par des résidences de création que des propositions de diffusion. Il est possible d’intégrer une activité de médiation culturelle avant ou après le spectacle ou au cours d’une résidence créative. N’hésitez pas à prendre contact avec nous.